Le 27 novembre 2023, au théâtre de Ruelle sur Touvre, nous avons eu la chance d’assister au témoignage de Madame Ginette Kolinka, déportée à l’âge de 19 ans au camp d’Auschwitz Birkenau. Nous avions préparé des questions voici les quelques réponses que nous avons pu consigner.
Comment avez-vous réussi à surmonter ce qui vous est arrivé ?
GK : Quand on vit un drame on se protège, donc j’ai sans doute minimisé ce qui m’était arrivé et puis j’ai eu la chance de retrouver ma mère et mes sœurs quand j’ai été libérée ; elles se sont occupées de moi et m’ont permis de me relever. Ensuite, j’ai accueilli tout ce qui m’arrivait sans jamais regarder derrière moi, alors j’ai rencontré mon mari et j’ai été très amoureuse donc c’était ça qui comptait, j’avais un travail et c’était ça l’important et quand mon fils est né je mes suis focalisé sur lui, finalement c’est la vie qui l’a emporté !
Avez-vous déjà eu l’intention d’enlever ou d’effacer votre numéro de déportée?
GK : Pas vraiment car j’aurai eu l’impression d’être dans le déni et l’effacer n’aurait pas effacé le traumatisme ; mais le cacher oui, je mettais des pansements dessus et puis un jour on m’a demandé pourquoi j’avais écrit mon numéro de téléphone sur mon bras, j’avais peur de l’oublier ? Là j’ai été sidérée et j’ai dû dire la vérité de ma déportation je crois que c’est à peu près à cette période là que j’ai commencé à parler de mon histoire.
Avez-vous malgré ce que vous avez vécu foi en l’humanité ?
GK : Après ce que j’ai vécu, c’est vraiment un mot, un concept qui n’a pas vraiment de sens pour moi, et cependant je crois à la transmission et la nécessité de lutter plus que tout contre la haine . Plus jamais ça !