Nos élèves de 1 ME-TCI et 3 PM ont eu le privilège d'écouter et de converser avec Monsieur Jean Lafaurie, l'un des derniers témoins de la Déportation, emprisonné à la Centrale d'Eysses pour fait de Résistance, et déporté à Dachau. Devant un auditoire très attentif et admiratif, il a raconté avec moultes détails sa participation au groupes résistants dès 1940, son arrestation, sa déportation au camp de Dachau, jusqu'à sa libération en août 1945.
L'IMPOSSIBLE OUBLI
Poème de Jean Lafaurie - Matricule 407 à Eysses
Ne me demandez pas aujourd’hui d’oublier
Même si je le voulais je ne le pourrais point
Il y a tant d’horreurs liées au temps passé
Rien que les évoquer me fait serrer les poings
Dans mes cauchemars, dans mes nuits d’insomnie
Je revois les poteaux où furent exécutés
Mes douze compagnons Résistants confirmés
Qui avaient refusé l’occupation nazie
Si triste de savoir que ceux qui les ont tués
Croyaient de bonne foi être du bon côté
Aux ordres de leur chef le sinistre Darnand
Qui n’était qu’un servile valet de l’occupant
Et je pense au sourire de mon ami Guiral
Lorsque nous partagions l’univers carcéral
Aujourd’hui il est mort, les miliciens l’ont tué
Pour avoir trop aimé la vie, la liberté
Je n’oublie pas non plus nos douze compagnons
Tombés aux champs d’honneur pour les mêmes raisons
Que ce soient Jean Chauvet, Aulagne, Brun, Marqui,
Auzias, Serot, Vigne, Pelouse mon ami
Stern, Sarvisse, Bertrand Bernard ou Servetto
Dénoncés par Dupin et le sinistre Chivo
Juste avant de mourir, d’une voix de stentor
C’est Auzias qui condamne ses assassins à mort.